Lolita Pille m'emmerde
Jusque là j'ai pas choqué grand monde vu que la plupart des critiques que j'ai pu lire à son sujet sont assez peu élogieuses.
MAIS, tiens toi au pinceau j'enlève l'échelle, moi Lolita Pille elle m'énerve parce qu'elle ecrit BIEN, cette gredine. Le seul souci c'est qu'elle écrit sur de la merde.
Prenons pour exemple son bouquin le plus connu, Hell.
Hell, c'est l'histoire d'une pétasse d'une 16e (pour l'instant je paraphrase son bouquin, "je suis une pétasse" c'est la 1ère phrase du bouquin) qui sort tout le temps, qui se drogue, qui méprise tout le monde du haut de ses 18ans et de sa culture littéraire qu'elle pense prodigieuse (ça à la rigueur on lui pardonne, à 18 ans on a toujours l'impression d'être trop intelligent pour son âge).Et euh voilà, fin du bouquin (ou presque, une histoire d'amour dramatique et c'est plié). En clair : tout le long du livre, on t'explique que tu es une sous merde parce que tu ne roules pas en porsche, car évidemment le rêve ultime de tout un chacun est de rouler en porsche, qu'accessoirement si tu es pauvre tu es forcement vulgaire et inculte et qu'en gros ta vie ne sera jamais qu'un gros tas de merde.
Là, tu me demandes : et pourquoi t'as apprécié ce bouquin, alors, connasse?
Déjà je te répondrai que tu me parles pas comme ça sinon tu vas t'en prendre une voire même deux.
Ensuite, pour ma défense, ce bouquin je l'ai lu j'avais 16 ans, donc tout ce qui était sex drugs & rocknroll je trouvais que c'était le comble du cool.
Et surtout, si tu oublies le contexte à chier de l'histoire et le ton condescendant, bah... faut reconnaître un certain talent d'écriture. C'est un texte volontairement violent, saccadé, mais qui tient la route et le rythme. Et c'est une histoire d'amour, bien qu'un peu cliché, au final joliment raconté. On y retrouve bien les émois du premier amour, le désespoir du premier chagrin d'amour, on se laisse au final gentiment emmener malgré l'envie de gifler les personnages.
Et au final Lolita Pille réussit son coup : elle réussit à nous faire éprouver de la tendresse et de la pitié pour des personnages qu'on trouve au départ à la rigueur fascinants, mais fort peu attachants.
J'aurai donc gardé une bonne opinion de Lolita Pille si Hell était son unique livre.
Le problème c'est qu'elle en a écrit d'autres.
Je te parlerai pas de Crépuscule Ville, je l'ai pas lu, j'ai eu la flemme.
Mais parlons de BubbleGum. Ca va être rapide : tu prends Hell, tu changes un peu l'histoire (en encore pire) et voilà, t'as BubbleGum. Voilà donc pourquoi Lolita Pille m'emmerde (pour la même raison que Beigbeder m'emmerde d'ailleurs, mais c'est un autre sujet) : d'un talent certain, elle ne fait pas grand chose, et surtout elle ne sort pas de son schéma "parlons de gens ultra riches ultra pédants et montrons qu'en fait ils sont trop à plaindre, et au passage montrons au lecteur quelle vie merveilleuse nous avons qu'il ne connaitra jamais". Ca marche pour un bouquin, pas pour 15.
N'ayant pas lu Crépuscule Ville, je garde espoir qu'elle ait corrigé ce gros défaut. La suite au prochain épisode donc.
Morceaux choisis :
On vit... comme des cons. On mange, on dort, on baise, on sort. Encore et encore. Et encore... Chaque jour est l'inconsciente répétition du précédent: on mange autre chose, on dors mieux, ou moins bien, on baise quelqu'un d'autre, on sort ailleurs. Mais c'est pareil, sans but, sans intérêt. On continue, on se fixe des objectifs factices. Pouvoir. Fric. Gosses. On se défonce à les réaliser. Soit on ne les réalise jamais et on est frustré pour l'éternité, soit on y parviens et on se rend compte qu'on s'en fous. Et puis on en crève. Et la boucle est bouclée. Quand on se rend compte de ça on a singulièrement envie de boucler a boucle immédiatement, pour ne pas lutter en vain, pour déjouer la fatalité, pour sortir du piège. Mais on a peur. De l'inconnu. Du pire. Et qu'on le veuille ou non, on attend toujours quelque chose. Sinon, on presserait sur la détente, on avalerait la plaquette de médocs, on appuierait sur la lame de rasoir jusqu'a ce que le sang gicle...
Je ne fais rien comme tout le monde, ou alors je le fais mieux.